Focus. Trois initiatives associant numérique et économie circulaire

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Le réemploi des matériaux dans le bâtiment – enjeu majeur des prochaines années – devrait pouvoir compter sur la numérisation 3D des bâtiments, l’IA et le numérique en général pour se développer. Focus sur trois initiatives en cours. 

> La plateforme Wizzcad – Upcyclea

Fruit du partenariat de WizzCad, spécialiste de la conception de jumeaux numériques, et d’Upcyclea, acteur majeur de la gestion circulaire, cette nouvelle plateforme veut « industrialiser la conception, l’exploitation et la déconstruction circulaires » des bâtiments. « Elle comprend déjà un premier niveau de fonctionnalités, détaille Cyril Perrin, co-fondateur de Wizzcad. Les clients peuvent ainsi accéder aux informations environnementales des matériaux relevés sur le site par les équipes et calculer leur signature circulaire. Ils peuvent également identifier des sources de valorisation ». Actuellement au stade du POC, de l’expérimentation, avec des acteurs européens en Espagne, elle devrait arriver d’ici la fin d’année en France.

> Le booster du réemploi

Initié par Groupama immobilier, l’Ifpeb et l’A4MT (Action pour la Transformation du Marché), et lancé en septembre 2020 autour d’une trentaine de maîtres d’ouvrage, le booster du réemploi se définit comme « une plateforme digitale qui centralise la demande de matériaux de réemploi en fonction des besoins (typologie, lieu, délai d’approvisionnement…) ». Elle est accessible ici. Les partenaires s’engagent à utiliser des matériaux de réemploi issus d’anciens bâtiments déconstruits pour cinq de leurs chantiers dans les trois prochaines années. Au total, 150 programmes sont concernés, et notamment le futur siège de Groupama à Mérignac, un immeuble de bureaux de 15 000 m². 

> DigitalDeconstruction

Ce projet européen qui réunit une quinzaine de partenaires néerlandais, belge, luxembourgeois et français jusqu’en 2023 au moins vise à développer des outils digitaux Open Source d’aide à la décision permettant d’élaborer des stratégies de déconstruction et de réemploi plus durables et économiques. « Nous coopérons en France sur ce projet avec l’agence d’architecture et d’ingénierie AREP, le bailleur social Vilogia, la SNCF et le centre de recherche Inef4/Nobatek », détaille Rémi Escola, chef de projets énergies, ressources et territoires de GreenFlex. 

Le programme, qui se veut évolutif et souhaite intégrer les idées des parties prenantes, comprend différentes « briques technologiques » : numérisation du bâtiment à l’aide d’un scan 3D, identification des composants via un traitement automatisé faisant appel à la technologie de « BIM inversé »… « Ce traitement de données numériques alimente une base de données de matériaux et doit permettre au système d’élaborer différents scénarii de déconstruction sélective et de réemploi en fonction d’analyse coût/bénéfice en matière de CO2 économisé comme de travaux induits pour extraire les matériaux revendus ou réutilisés en interne », précise le responsable. Complémentaire des places de marché, la démarche globale  de DigitalDeconstruction vise à favoriser l’économie circulaire dans l’écosystème. Elle devrait être testée d’ici la fin de l’année par les partenaires du programme, en attendant son déploiement auprès du plus grand nombre.

> En plus. Actuellement, seul 1% des matériaux utilisés dans la construction sont réemployés.

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