Focus. À Dreux, grâce au réemploi des matériaux, l’émission de 32 tonnes de CO2 évitée lors de la réhabilitation d’une friche

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Pour réhabiliter une ancienne friche industrielle de 50 000 m2 dans le but d’aménager un éco-quartier, la Société d’aménagement et d’équipement du département d’Eure-et-Loir (SAEDEL) a décidé de réduire autant que possible l’impact carbone. La société Agyre, un hub d’accélération de l’économie circulaire dans la construction, a accompagné le chantier.

À Dreux (Eure-et-Loir), l’ancienne usine fermée depuis longtemps, située à la Zac le square, sera bientôt remplacée par un éco-quartier. Pour réhabiliter le terrain et déconstruire en réduisant au maximum l’impact environnemental, la Société d’aménagement et d’équipement du département d’Eure-et-Loir (SAEDEL) a été accompagnée. Sol Paysage a apporté son expertise pour réemployer les terres excavées. Agyre, société qui développe l’économie circulaire dans la construction, a également suivi le chantier. 

« Nous étions là pour accompagner la déconstruction, qui s’est terminée en juin, explique Jean-Baptiste Le Menn, ingénieur Economie circulaire et matériaux et chef de projet au sein d’Agyre. Cette réflexion sur l’économie circulaire et le réemploi est arrivée rapidement pour la SAEDEL. Une étude des sols et un diagnostic déchets avaient été réalisés en 2016. L’idée était d’abord de maintenir les sols pour éviter les flux de transports. » 

La société a été sollicitée en novembre 2020 pour réaliser un diagnostic PEMD, afin de compléter le diagnostic déchets. Il a, entre autres, servi à déterminer les matériaux réemployables. 

Pousser les réflexions et lever les freins au réemploi des matériaux

Agyre a aussi fait le lien entre tous les acteurs et entreprises de travaux impliqués dans le projet, que ce soit pour la déconstruction, pour la réhabilitation, ou l’aménagement.  « Nous voulions connaître le gisement, les besoins, pour pousser les réflexions et lever les freins. C’était important de mettre autour de la table des acteurs qui ne se parlent pas toujours, car ils interviennent à des moments très différents du chantier », détaille Jean-Baptiste Le Menn. 

Faire le lien a notamment permis de s’assurer que le recyclage des granulats puisse être fait dans de bonnes conditions. Par exemple, le béton a servi à faire des murs en gabion et des murs de soutènement pour le futur jardin qui sera aménagé sur le site. Une citerne à fioul a été réutilisée pour être transformée en citerne à eau potable. 

98,5 % de déblais valorisés

Même si le taux de réemploi a été « moins important qu’espéré » à cause du délabrement de certains bâtiments, l’opération reste exemplaire. 98,5 % de déblais ont été valorisés (terres excavées, bétons, déchets verts…), dont 8 000 tonnes de béton*. 96,1 % de ressources ont été valorisées in situ. 

La déconstruction s’est terminée en juin. Le site accueillera bientôt un éco-quartier. Crédit photo : Agyre

Résultats, grâce à la démarche, l’émission de 32 tonnes de CO2 a été évitée. La valorisation des matériaux sur site a aussi permis d’éviter à plus de 600 camions de prendre la route. Par ailleurs, 845 000 euros ont été économisés sur les frais d’enfouissement.

Les travaux d’aménagement sont en cours. Le site accueillera bientôt un jardin, une école, des logements sociaux et des établissements de santé. 

* « La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) fixe à l’État et aux collectivités territoriales un objectif de valorisation d’au moins 70 % des matières et déchets produits sur les chantiers de construction dont ils sont maîtres d’ouvrage (réemploi, recyclage ou autre valorisation matière) à l’horizon 2020 en accord avec la directive-cadre européenne relative aux déchets de 2008 », détaille le ministère de la transition écologique sur son site internet.

Le réemploi et l’économie circulaire, des sujets de plus en plus investis dans le bâtiment

Agyre a été créée en 2020. « Nous accompagnons l’ensemble des acteurs : maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, entreprises spécialisées, recycleurs, les collectivités et les métropoles pour développer sur leur territoire l’économie circulaire. C’est un sujet en plein boom, d’abord parce que la Réglementation évolue beaucoup, notamment du fait de la loi AGEC, de la RE2020. Mais même si les décrets ne sont pas encore appliqués, beaucoup de professionnels sont volontaires sur ces sujets et veulent changer de modèle », se réjouit Jean-Baptiste Le Menn. 

Une vingtaine d’opérations, pour de la déconstruction ou pour de l’éco-conception, ont été suivies par Agyre, en 2021.

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