À Rennes dans le quartier Maurepas, des tours de logements réhabilitées pour s’adapter aux usages

Dans le quartier rennais Maurepas, Archipel Habitat a lancé la réhabilitation de dix tours composées en grande partie de logements locatifs sociaux. Les chantiers des tours « Groix » et « Guérande », premiers à avoir été lancés, sont presque terminés. Agrandissement des fenêtres, changement des menuiseries, réseaux remis à neuf, restructuration des logements, espaces communs… Retour sur une rénovation énergétique et acoustique menée pour mieux coller aux usages actuels d’un logement.
Après 23 mois de travaux, les habitants ont rejoint leur logement, de la tour « Groix », dans le quartier rennais de Maurepas. Pour la tour d’à côté, appelée « Guérande », il faudra encore patienter quelques mois. Ces deux tours sont le fer de lance d’un projet de rénovation énergétique et acoustique, de dix tours construites entre 1959 et 1962 et appartenant à Archipel habitat, l’OPH de Rennes Métropole. Ce projet s’inscrit dans un contexte plus large de requalification du quartier, avec un plan de renouvellement urbain. Plus de 1 200 logements sont concernés dans le quartier, 900 dans les deux tours. Une fois la réhabilitation achevée, ils seront répartis en une quarantaine de studios pour de jeunes actifs, 100 logements en accession sociale, 108 logements locatifs intermédiaires et 1034 logements locatifs sociaux.
Remplacement des menuiseries PVC par des châssis en aluminium, rupture des ponts thermiques avec des volets roulants, isolation par l’extérieur, réseaux d’eau, d’électricité et sanitaires refaits à neuf, installation de VMC, raccordement au réseau de chaleur Baud Chardonnet… Les tours « Groix » et « Guérande » seront bientôt complètement réhabilitées et labellisées BBC rénovation.
Coût de l’opération ? 16 millions d’euros HT pour les deux premières tours, 86 000 euros par logement, en moyenne, pour toutes. « Pour Groix et Guérande, les coûts étaient parfois de l’ordre de 110 000 euros par logement », explique Cécile Belard du Plantys, directrice d’Archipel habitat. Les travaux ont été réalisés en espace vide (les habitants ont été relogés dans le quartier ou ailleurs lorsqu’ils le souhaitaient), car ces tours servent de prototypes à la rénovation prochaine de toutes les autres. « Les autres équipes sauront davantage à quoi s’attendre, notamment en termes de matériaux, il y aura moins d’effet de surprise. »


Repenser les logements
Objectif, entretenir le patrimoine, mais sans le dénaturer. « Nous voulions conserver l’identité de cette architecture typique des constructions rennaises et garder la cohérence entre les dix tours », détaille Cécile Belard du Plantys. Les grands panneaux de béton préfabriqués dans les angles, communs aux dix tours, ont donc été conservés.
Surtout, l’OPH voulait réadapter les logements à l’usage des habitants aujourd’hui. Ces derniers ont été consultés avant les travaux. L’isolation acoustique, opérée grâce à des faux plafonds, était d’ailleurs une demande forte de leur part. Les logements étaient en grande majorité des T3 ou des T4. Pour pouvoir accueillir davantage de familles et augmenter le confort, les appartements ont été entièrement restructurés. Certains ont été fusionnés pour former des T5 et T6 en duplex ou de plain-pied. Une chambre a parfois été supprimée, afin d’agrandir la pièce de vie.
Les salles de bain et les cuisines ont été agrandies. Les loggias ont également été remises à neuf et sont désormais accessibles depuis plusieurs pièces de l’appartement, dont la cuisine. Les logements sont plus lumineux grâce à l’agrandissement des fenêtres, qui avaient été obturées dans les années 90, lors d’un passage en PVC. « Un des principaux intérêts d’habiter dans une tour c’est la vue, l’idée était de faire en sorte d’exploiter au maximum les qualités du bâtiment et de remédier à ses défauts », explique Claire Guieysse, architecte au sein de l’atelier Robin-Guieysse, qui mène la réhabilitation sur les deux premières tours, avec l’agence d’architecture BMC2 et le bureau d’études I2C Ingénierie. La rénovation thermique devrait aussi entraîner une baisse des charges pour les locataires.
Les parties communes ont également gagné en luminosité : le hall de la tour de Groix est dorénavant traversant. La suppression des séchoirs, qui étaient peu utilisés, a permis d’agrandir les couloirs et de les doter de fenêtres et de celliers. Des espaces communs ont aussi été ajoutés au rez-de-chaussée. Clou du spectacle, le toit de la tour abrite une maison des habitants et une terrasse.






